Mobilités et gestion de l’eau : des enjeux cruciaux

Villes et territoires
Mobilités et gestion de l’eau : des enjeux cruciaux
La crise du dérèglement climatique invite les collectivités territoriales à prendre leur part dans le changement. D’un côté, le bilan carbone s’alourdit à mesure que l’on utilise des véhicules essence ou diesel. De l’autre, la multiplication des périodes de sécheresse accélère le stress hydrique que connaissent les parcs et jardins communaux. Laboratoires dédiés aux nouvelles pratiques, les collectivités locales doivent accompagner les nouveaux modèles de société, en s’appuyant notamment sur le savoir-faire et l’innovation des entreprises de travaux publics.
Événement incontournable pour les élus et les collaborateurs territoriaux, le Salon des Maires et des Collectivités Locales met en lumière l’ensemble des actions innovantes qui accompagnent les mutations de la société. Réunissant près de 1300 exposants et accueillant plus de 50 000 visiteurs chaque année, le Salon est l’occasion de faire se rencontrer les acteurs locaux avec les entreprises qui développent de nouvelles solutions. « La question de la mobilité sur le salon a évolué ces dernières années, passant d’un pôle Véhicules de Services à un grand secteur Transport et Mobilité », explique Stéphanie Gay-Torrente, directrice du salon. « Auparavant, nous présentions seulement des véhicules et matériels dédiés aux services de la ville, propreté, police municipale, … désormais nous abordons la mobilité globale du territoire au travers des infrastructures, solutions de mobilité pour les habitants, mobilité douces ». En effet, le sujet de la mobilité devient central pour les collectivités, qu’il s’agisse des communes rurales, des agglomérations, des communautés d’agglomérations, des Départements et des Régions. « Nous devons faire en sorte de proposer à l’ensemble des acteurs des solutions adaptées à leurs contextes et aux besoins de déplacements de leurs habitants. », indique Stéphanie Gay-Torrente. Des solutions de mobilité douce et partagés sont désormais mises en avant : cycle logistique pour le transport de marchandises en ville, transport collectif à la demande en milieu rural… « L’objectif commun est aujourd’hui de limiter l’impact des mobilités sur le climat sans affecter les besoins de déplacements des personnes et des marchandises », précise Stéphanie Gay-Torrente.
Accélérer la transformation des routes et de ses usages
La mobilité représente en effet un tiers de l’activité des entreprises de travaux publics. « Ces sujets, qui sont liés à la transition écologique, sont très suivis par les entreprises de la Fédération Nationale de Travaux Publics », indique sa directrice générale déléguée, Corine Le Sciellour. La FNTP compte 8 000 entreprises en France, représentant 300 000 emplois. Selon une étude menée par le cabinet Carbone 4 pour le compte de la FNTP, l’empreinte carbone de la construction des infrastructures représente 3,5 % des émissions de gaz à effet de serre tandis que l’usage des infrastructures concourt à 50% des émissions françaises . « Il y a actuellement une transformation des usages de la route. La massification de l’électrification des autoroutes doit s’intensifier pour éviter que la France ne prenne trop de retard », constate-t-elle. Si 85 % des déplacements sont encore réalisés par la route, le manque de bornes de recharge constitue un véritable frein à l’usage de l’électrique. « A cela s’ajoute la volonté de créer de nouvelles voies réservées au transport collectif, des espaces pour la gestion du covoiturage, les nouvelles pistes cyclables en ville et en dehors », rapporte Corinne Le Sciellour qui regrette que les élus n’accélèrent pas davantage leurs investissements en la matière. « Les entreprises sont prêtes. Leur savoir-faire en termes d’innovations éco-performantes est réel », assure-t-elle, citant l’exemple des matériaux des anciennes routes aujourd’hui recylés dans les nouveaux revêtements, avec l’ajout de liants biosourcés. « Pour autant, il manque 16 à 30 milliards d’euros d’investissements chaque année pour répondre aux enjeux de décarbonation des infrastructures », précise-t-elle. Les collectivités locales, si elles ont de réelles ambitions, sont victimes d’injonctions permanentes et multiples : isolation des bâtiments, éclairage public à LED, pistes cyclables, ilôts de fraicheur, réseaux d’eau… De quoi y perdre son latin et le sens de ses priorités !
Récupérer le retard d’entretien des réseaux d’eau
En effet, dans ce contexte, difficile parfois de pointer les priorités en termes d’investissements. La gestion de l’eau en reste une. « Là, ce qui importe principalement pour les élus, c’est l’entretien du réseau. Car les infrastructures anciennes ne sont ni cartographiées ni entretenues correctement », indique Stéphanie Gay-Torrente. Or, un réseau entretenu régulièrement, avec détection de fuites, permet de palier les investissements massifs chaque décennie pour une remise en état. « Cela permet de mieux maîtriser son budget », poursuit-elle. « La France a pris un réel retard sur l’entretien de son réseau d’eau », convient également Corinne Le Sciellour. « 25 % de l’eau est gaspillée en raison des fuites et de la vétusté du réseau ». A cet enjeu crucial, les entreprises des travaux publics savent répondre. La pose et le renouvellement des canalisations représentent 15 à 20 % de leur activité. « L’enjeu des entreprises est d’accompagner les collectivités dans la sobriété hydrique », précise la déléguée générale de la FNTP. De nouvelles solutions, notamment de systèmes de récupération d’eau de pluie, seront également présentées au Salon des Maires et des Collectivités locales. Car, malgré une sécheresse qui s’intensifie et qui dure chaque année, continuer d’entretenir parcs et jardins contribue à la qualité de vie et à l’attractivité des villes et des territoires.
https://www.salondesmaires.com/